Publié le 24 juillet 2018
ENVIRONNEMENT
[Un danger nommé plastique] Coton tige, paille, bouteille… 5 alternatives au plastique à usage unique
Le plastique dans tous ses états. Novethic vous propose cette semaine de comprendre les enjeux d'un monde qui ne jure que par ce dérivé du pétrole. Aujourd'hui, cap sur les alternatives de cinq objets du quotidien que l'on retrouve souvent dans les océans : bouteilles d'eau, pailles, film étirable, cotons-tiges et brosses à dents.
D'ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poisson dans l'océan.
@Pixabay
De 1950 à 2015, 6,3 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été accumulées par l'humanité. Une petite partie a été incinérée ou recyclée (21%) mais la grande majorité s’est retrouvée dans les décharges ou pire dans la nature et les océans (79%). Les consommateurs prennent conscience que le temps est venu d'utiliser avec plus de parcimonie cette matière au coeur de nos activités quotidiennes.
Les pailles
En France, chaque jour, près de 9 millions de pailles sont jetées, rien que dans la restauration rapide. Or celles-ci, petites et légères, sont très nocives pour les animaux marins et les poissons. Pour les accrocs des pailles, d’autres choix existent. Une des plus prometteuses, la Finalstraw, est une paille en acier inoxydable rigide et pliable qui se range dans un étui de la taille d’un porte-clés. Vous pouvez aussi opter pour une paille en bambou écoresponsable, des pailles en verre, en papier réutilisable ou même en amidon de maïs 100 % biodégradable et compostable.
Les cotons-tiges
D’ici 2020, vous ne pourrez plus acheter de cotons-tiges dont le bâtonnet est en plastique. Une interdiction votée dans le cadre de la loi biodiversité. Une victoire pour les associations environnementales, les cotons-tiges se trouvent dans le top 10 des déchets les plus répandus sur les plages. Pour y remédier, sans attendre l’interdiction, des solutions existent.
Vous pouvez essayer le coton-tige en papier de la marque Douce Nature, dont le coton est non blanchi au chlore et issu de l’agriculture bio et du commerce équitable. Ou encore les cure-oreilles japonais qui sont un petit bâton en bambou réutilisable.
Les bouteilles d’eau
Sept milliards de bouteilles sont vendues chaque année dans l’Hexagone. Pour limiter les dégâts, les consommateurs peuvent se tourner vers des contenants plus durables. Très en vogue, on trouve les bulles d’eau végétale, développées par exemple par Ooho. De la taille d’une balle de ping-pong, ces bulles contiennent de l’eau enfermée dans une fine membrane biodégradable et comestible à base d’algues et de plantes.
Dans le même ordre d'idée, on pourrait aussi utiliser des bouteilles en algues, conçu par un étudiant islandais en design, Ari Jonsson, mais il faudra encore attendre leur commercialisation. En attendant, les gourdes en inox, très hygiéniques, feront l'affaire.
Le film étirable
Pour couvrir les plats, les consommateurs utilisent du film étirable. Or une fois dans les océans, ces plastiques fins sont souvent confondus avec des méduses par certains animaux, comme les tortues, et finissent dans leur gosier. Certes, du cellophane biodégradable existe, mais pour être encore plus économe, on peut opter pour des films alimentaires lavables, vendus à la Maison Zéro Déchet à Paris ou sur Internet.
La brosse à dents
On en a peu conscience, mais les brosses à dents sont un fléau. Plus de 4,7 milliards se retrouvent dans les décharges et une partie dans les mers, chaque année. Faut-il arrêter ce geste d'hygiène ? Bien sûr que non, mais des alternatives s'offrent à vous. La brosse à dents Bopseptyl est entièrement faite à partir de déchets industriels recyclés. Il existe également des brosses à dents en bambou avec des poils en nylon.
Marina Fabre
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Publié le 24 juillet 2018
ENVIRONNEMENT
[Vidéo] Saint-Domingue, submergé par une mer de plastique, prouve que nous avons saturé l’océan de nos déchets
60 tonnes de déchets plastiques ont été retirées en 6 jours sur les plages de Saint-Domingue… en vain. Les grandes marées ont rejeté 12 000 tonnes de déchets sur Mumbai. Des phénomènes de plus en plus courants sur la planète signifiant que nous avons largement dépassé la capacité de nos océans à être notre poubelle.
Décidément, l’océan n’accepte plus d’être la poubelle de l’Humanité. Il y a quelques jours, il recrachait sur Mumbai en Inde 12 000 tonnes de déchets. Actuellement, à 14 000 kilomètres de là, à Saint-Domingue, ce sont des dizaines de tonnes qui souillent les plages - censément paradisiaques - et qui flottent sur le littoral. Et la capitale de la République dominicaine n’est pas en mesure de faire face.sans que l’on ne parvienne jamais à voir la moindre goutte d’eau tant les détritus sont compacts. Ces six derniers jours, 60 tonnes de déchets ont déjà été récupérées, ce qui n’est rien en comparaison de ce que la mer charrie chaque jour vers le rivage.
Au-delà de l’Inde et des Caraïbes, ce type de scène se multiplie ces dernières années. De telles quantités de déchets plastiques ont été observées au Honduras, à Bali et même en Arctique. Sans compter les cas d’animaux marins qui s’échouent sur la plage après avoir ingurgité des sacs et films plastiques, comme ce cachalot retrouvé mort sur une plage espagnole en avril dernier.
Selon des études concordantes, il y aurait plus de 5 milliards d’objets plastiques flottant dans les océans de la planète, représentant au moins 250 000 tonnes de matières. Le célèbre surfer, Kelly Slater, engagé sur la protection des océans et des requins, a relayé la vidéo sur Instagram et cite l’apnéiste Kimi Wermer : "On nous a vendu le concept d'une société du tout-jetable : plus on est civilisés, plus tout doit être "pratique". Pourquoi faire la vaisselle quand on peut la jeter ? Pourquoi prendre soin des choses si on peut les jeter aussitôt ? On fabriquera ces choses pour pas chères qu’on jette ailleurs (…) Sauf qu'il n'y a pas de "ailleurs", Ça N'EXISTE PAS."
Ludovic Dupin @LudovicDupin
60 tonnes de déchets plastiques ont été retirées ces six derniers jours des plages de Saint-Domingue.
@ParleyForOcean
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Publié le 02 août 2018
ENVIRONNEMENT
Des sacs plastiques retrouvés à 11 000 mètres de profondeur au fond de la fosse des Mariannes
Les contes et légendes ont toujours imaginé que les abysses abritaient, le Léviathan, Charybde et Scylla, le Kraken ou même Cthulhu. Finalement, le monstre qu’on y découvre est né de la main de l’homme : c’est le plastique. On en trouve jusqu’au fond de la fosse des Mariannes dans l’océan Pacifique… à 11 kilomètres sous la surface.
Qui aurait l’idée de vivre au sein de sa propre poubelle ? L’Humanité visiblement. Car il n’y a plus un recoin du globe qui n’a pas été souillé. Les écosystèmes et ressources naturelles des grands fonds océaniques sont à peine explorés et encore moins connus. Pourtant, déjà, on y trouve des vieilles machines à laver, des pneus, des vêtements et du plastique.
Depuis plus de 30 ans, le Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology (JAMSTEC), une agence nippone qui catalogue le vivant sur terre et dans les océans, a fait une triste compilation. Elle référence les objets humains retrouvés sur le plancher océanique à l’occasion de plongées scientifiques. Dans une liste enrichie de photos et de vidéos, le Jamstec a mis cette compilation en ligne à la disposition de tous.
Sur 5 010 plongées, les scientifiques ont compté plus de 3 500 déchets ou débris, dont un tiers de micro-plastiques, c'est-à-dire de plus de cinq millimètres. Ainsi, vous trouverez une tête de mannequin à 6 277 mètres dans la fosse du Japon, des canettes à 7 324 mètres aux Iles Okinawa… Pire, il y a plusieurs sacs plastique posés à 10 898 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes. Ce gouffre, le plus profond de la planète, atteint 11 000 mètres.
Des matériaux à usage unique
Se basant sur cet inventaire, le Jamstec et le Global Oceanic Data Center (GODAC) ont publié une étude dans Science en avril 2018. Les chercheurs y estiment la densité à 17 à 335 déchets par kilomètre carré entre 1 000 et 6 000 mètres de profondeur. Ils ajoutent que 89 % de ces objets sont des matériaux à usage unique comme des sacs plastique ou des emballages. Au-delà de 6 000 mètres de profondeur, ce taux atteint même 92 %.
"La pollution plastique est en train de devenir l'une des menaces les plus sérieuses pour les écosystèmes océaniques", affirment les chercheurs. "Les leaders mondiaux, les scientifiques et les communautés reconnaissent la nécessité de mesures de gestion urgentes pour la durabilité des écosystèmes marins", veulent-ils croire.
Reste que le travail est énorme. Selon un rapport de Greenpeace, ces dix dernières années, le monde a produit plus de plastiques que durant les 100 années précédentes. Nous produisons en moyenne 300 millions de tonnes de plastique par an, dont 8 et 12 millions de tonnes finissent dans nos océans.
Ludovic Dupin @LudovicDupin
Ces sacs plastiques se situent à 11 000 mètres de profondeur sous l'océan.
@Jamstec
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Publié le 03 août 2018
ENVIRONNEMENT
Dégradation des plastiques : une source oubliée (et dangereuse) d’émissions de gaz à effet de serre
Selon une étude de chercheurs de l’Université d’Hawaï, la dégradation des plastiques émet des quantités significatives de méthane et d’éthylène, épuisât gaz à effet de serre. Et, alors que 8 milliards de tonnes de plastiques ont été produits sur la planète, l’impact de cette source de carbone sur le réchauffement climatique n’a pas encore été pris en compte.
Une plage de Bali souillée par des déchets plastique.
@DR
Décidément, le plastique est en train d’échapper compltement à notre contrôle. On le voit flotter sur tous les océans de la planète, on le retrouve au fond des abysses, on le déniche dans l’estomac des animaux marins… Mais désormais, on découvre qu’il est possiblement en train d’impacter lourdement l’atmosphère de la planète.
C’est l’inquiétant constat que publie des chercheurs de l’université des sciences et technologie d’Hawaï dans la revue Plos One. Selon leur étude, les déchets en plastique libèrent aussi des gaz à effet de serre en se dégradant, contribuant probablement au réchauffement climatique.
Ces émissions de gaz - comme le méthane ou l'éthylène - ne sont pour l'heure pas prises en compte dans les calculs des scientifiques tentant de mesurer la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre et leur impact sur le climat, selon les chercheurs.
Budget carbone
Ces deniers ont mené des tests sur tous types de produits - bouteilles d'eau, sacs, emballages ou produits industriels - et sont arrivés à la conclusion que le polyéthylène, le polymère le plus répandu, "était l'émetteur le plus prolifique".
Les chercheurs n'ont pas encore déterminé la quantité de gaz à effet de serre ainsi libérée, "mais il est urgent de le faire", a souligné David Karl, l'auteur principal de cette étude. Cette source de gaz à effet de serre "n'est pas encore prise en compte dans les calculs pour les cycles du méthane et de l'éthylène, et pourrait s'avérer significative", insiste-t-il.
"Notre découverte apporte encore une fois la preuve qu'il faut arrêter la production de plastiques à la source, en particulier les produits à usage unique", a affirmé une co-auteure de l'article, Sarah-Jeanne Royer. Depuis 70 ans, environ 8 milliards de tonnes de plastique répandus sur terre et une production qui est prévue de doubler dans les deux prochaines décennies.
Ludovic Dupin avec AFP
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Publié le 11 novembre 2017
ENVIRONNEMENT
[VIDEO] Dans la mer des Caraïbes, une grande barrière de… plastiques
Du plastique à perte de vue. Voici ce qu'a filmé la photographe Caroline Power près des côtes du Honduras dans les Caraïbes, dans une zone censée être un refuge pour la biodiversité marine. Une vidéo coup de poing qui montre les conséquences d'une surconsommation de plastiques dans le monde. Selon une étude de la fondation MacArthur, en 2050, si rien ne change, les océans contiendront plus de plastiques que de poissons.
C’est littéralement une mer de plastiques qu’a filmée la photographe américaine Caroline Power près de l’île de Roatan située vers les côtes du Honduras, dans les Caraïbes. Spécialisée dans la photo sous-marine, la militante se rendait sur un site de plongée censée être un refuge pour la biodiversité marine. Elle y a pourtant découvert une zone entièrement recouverte de déchets.
Des sacs de course, paquets de chips, petites cuillères…
"Partout autour de nous, il y avait des sacs plastiques de toutes les formes et de toutes les tailles : des paquets de chips, des sacs de congélation, des sacs de course, des poubelles, des sachets et toutes sortes d’emballages", témoigne-t-elle dans les colonnes du Telegraph. "Il y avait une infinité de fourchettes en plastiques, de cuillères, de bouteilles d’assiettes. Il y avait des ballons de foot cassés, des brosses à dents, une télé et beaucoup de chaussures et de tongs", ajoute-t-elle.
Choquée, la photographe a posté sur sa page Facebook une vidéo ainsi que des photos. Très vite son post est devenu viral. "Même si seulement 1 % des gens qui voient mes images décident de repenser leur utilisation de plastique, ce serait un énorme pas en avant", estime la photographe sur sa page Facebook.
En 2050, plus de plastiques que de poissons
Chaque année, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, environ 9,5 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans. En 2016, une étude de la fondation MacArthur et du cabinet McKinsey prévoyait que le ratio de plastique/poissons, qui est aujourd’hui d’1 tonne pour 5, passerait à 1 pour 1 en 2 050. "Au-delà du coût financier, si rien ne change, les océans contiendront plus de plastique que de poissons (en poids) d’ici 2 050", alertait la fondation.
Et les poissons restants, que nous mangeons, sont contaminés par le plastique... Une autre étude, menée en 2017 par l’Université de Gand, montre que les consommateurs de produits de la mer (poissons, fruits de mer…) ingèrent jusqu’à 11 000 microparticules de plastique chaque année. Or, si 99 % de ces microparticules traversent le corps humain, les 1 % restant sont absorbés par les tissus corporels.
Marina Fabre
©Caroline Power PhotographyENVIRONNEMENT
[LE CHIFFRE] Jusqu’à 12 000 microparticules de plastique par litre d’eau dans l’Arctique
Des chercheurs allemands ont découvert du plastique au coeur de la banquise de l'Arctique. Des milliers de microparticules y ont été piégés et seront relâchées dans les eaux quand la glace va fondre. Leur minuscule taille rend leur collecte très difficile. En revanche, les micro-organismes marins vont pouvoir très facilement les ingérer.
Le plastique est partout. Dans nos assiettes, dans les océans et aussi au cœur de la banquise, à des niveaux records. En faisant fondre des échantillons de banquise prélevés dans la zone arctique, des chercheurs allemands viennent en effet de découvrir que du plastique y était piégé. Jusqu’à 12 000 micro particules dans un seul litre d’eau. Un niveau deux à trois fois supérieur par rapport aux précédentes recherches.
Au total, 17 sortes de plastiques ont été retrouvés. Il s’agit principalement de polyéthylène et de polypropylène utilisés dans les bouteilles, les sacs et les emballages. Mais de l’acétate de cellulose (issu des filtres de cigarette), du nylon, du polyester et de la peinture ont également été trouvés. Pour arriver jusqu’au pôle Nord, ces particules ont été transportées par les courantsmarins depuis notamment l'immense amas de déchets qui flotte au milieu du Pacifique Nord baptisé le "7ème continent".
Six fois plus petits qu'un cheveu
On parle ici de microparticules de plastique car leur taille est inférieure à cinq millimètres. Les deux tiers mesurent même un vingtième de millimètre au maximum, soit six fois moins qu'un cheveu humain. "Cela signifie qu’ils pourraient facilement être ingérés par les micro-organismes de l’Arctique", souligne Ilka Peeken, co-auteure de l’étude. "Personne ne sait de façon certaine à quel point ces particules minuscules de plastique sont dangereuses pour la vie marine, ou à terme pour les humains".
Il est en revanche certain que lorsque la banquise va commencer à fondre, ces microplastiques vont être relâchés dans les eaux et venir s’ajouter aux 9 millions de tonnes de plastique qui rejoignent les océans chaque année. C’est l’équivalent d’un camion benne qui se décharge chaque minute. À ce rythme-là, les experts estiment qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan d'ici 2050.
Concepcion Alvarez,
Avec la fonte des glaces, ces microplastiques vont être relâchés dans les eaux.
@pxhere
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Publié le 20 novembre 2017
ENVIRONNEMENT
Même dans les plus profonds océans, les animaux sont contaminés au plastique
Même à plus de 11 kilomètres de profondeur, les estomacs des créatures marines contiennent des microfibres de plastique. C'est le résultat d'une étude menée par l'Université de Newcastle et publiée le 14 novembre. "Plus aucune zone, même la plus reculée, ne semble épargnée par la pollution au plastique", analyse le Dr Alan Jamieson qui a dirigé l'étude.
"C'est une découverte très inquiétante". Voilà comment le Dr Alan Jamieson qualifie les résultats de la recherche qu'il a dirigée à l'Université de Newcastle. Rendue publique le 14 novembre, cette étude montre que les fibres plastiques ont atteint "les gouffres les plus profonds de nos océans" et que les animaux aquatiques les ont déjà ingérés.
Les chercheurs ont ainsi procédé à des tests à plus des profondeurs extrêmes dans l'océan pacifique. 50 % des animaux prélevés dans la fosse des Nouvelles-Hébrides (-7 000 mètres) contenaient des fibres artificielles et du plastique dans leur estomac. Ce taux atteignait même
100 % dans la fosse des Mariannes (-11 000 mètres) de l'océan Pacifique, l'endroit le plus profond sur la Terre.
"Plus aucune zone, même la plus reculée, n'est épargnée"
"Les organismes vivants dans les profondeurs de la mer sont tributaires de la nourriture qui s'infiltre de la surface", explique le Dr Jamieson. Or, selon l'étude, plus de 300 millions de tonnes de plastiques jonchent les océans et plus de 250 000 tonnes flottent à la surface. En témoigne les photos publiées par la photographe Caroline Power montrant une grande barrière de... plastiques recouvrant une zone de la mer de Caraïbes censée être un refuge pour la biodiversité marine. "Plus aucune zone, même la plus reculée, ne semble épargnée par la pollution du plastique", souligne le chercheur.
Les microfibres trouvées sont issues du textile comme le nylon par exemple, mais aussi de bouteilles plastiques ou des équipements de mer. "Nous avons estimé que nous devions faire cette étude étant donné l'accès unique que nous avons à certains des endroits les plus reculés du monde, et nous utilisons ces échantillons pour faire une déclaration poignante sur l'héritage de l'humanité", explique le Dr Alan Jamieson.
L'humanité mange le plastique qu'elle rejette
Cette étude fait écho à une multitude de recherches universitaires publiées ces dernières années sur le même thème. Le 6 septembre, une étude publiée par Orb Media avait passé au crible des échantillons d'eau du robinet d'une douzaine de pays. Les résultats étaient sans appel : 83 % des échantillons étaient contaminés par des fibres plastiques. De même, dans la revue Scientific Report, une étude menée par des chercheurs malaisiens, français et britanniques avait révélé la présence de microparticules de plastiques dans 16 des 17 sels de tables provenant de 8 pays différents.
Au final, l'humanité mange le plastique qu'elle rejette. Une étude publiée en janvier 2017 par l'université de Gand, en Belgique, a montré que les consommateurs de produits de la mer ingéraient jusqu'à 11 000 microparticules de plastique chaque année. Or, 1 % de ces microparticules sont absorbées par les tissus corporels.
Marina Fabre
100 % des estomacs des animaux marins testés dans la dans la fosse des Mariannes de l'océan Pacifique, soit l'endroit le plus profond de la Terre, contenaient des microparticules de plastique.
Marina Fabre
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